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Perspective | La blanchisserie, vers une reprise en main par les hôteliers ?

Bien avant l'externalisation de l'entretien des chambres, un tournant a été pris dans les années 90 avec le développement de la sous-traitance de la blanchisserie. Finis les nettoyeurs à perchloroéthylène, calandres ou presses à rouler, bonjour la sous-traitance! Entretemps, entre croissance externe et nouveaux marchés, le chiffre d'affaires d' Europe Linge Service (Elis) est passé de 950 millions d'euros en 2006 à... 3,821 milliards d'euros en 2022 !

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Le linge d’hôtel devient une charge de plus en plus conséquente dans les hôtels. Certains groupes hôteliers nationaux, entreprises familiale et filiales de foncières, confrontés aux hausses substantielles proposées par leurs sous-traitants (imputables principalement, pour les industriels du linge, à la hausse du coût de l’énergie), réfléchissent de plus en plus à créer de nouveaux centres de gestion « blanchisserie » RSE.

Elis, d’entreprise de taille intermédiaire (ETI) à géant mondial du linge !

Europe Linge Service (Elis) est passé de 950 millions d’euros en 2006 à… 3,821 milliards d’euros en 2022 ! Cette progression s’est accentuée à l’arrivée en octobre 2007 du fonds d’investissement Eurazeo avec à la clé internationalisation et surtout une belle complémentarité avec des actifs hôteliers également détenus, durant une période similaire, par Eurazeo (on pense à Accor sur la période 2005/2018 ou bien encore à B&B de 2005 à 2010). Eurazeo a cédé Elis en 2019 avec à la clé, une plus-value de 440 millions !

Ainsi, Xavier D.,  Directeur Général de la filiale « Hospitality » d’un grand groupe immobilier nous confiait récemment  : « On réfléchit de plus en plus à créer une blanchisserie pour les 12 établissements du Groupe. Nous disposons de plusieurs actifs commerciaux constitués d’anciens ateliers ou surfaces « retail » en zones dites ZFU (Zones Franches Urbaines) dans des bassins d’emploi riches ou en ZRR (zones de revitalisation rurale) qui pourraient retrouver ainsi une nouvelle destination et générer de nouveaux revenus. Le projet nous semble d’autant plus viable qu’il nous est possible de l’envisager dans une réflexion environnementale complète en économisant et retraitant les eaux, en produisant une partie de notre énergie et en réduisant, par une embauche locale, les phénomènes et coûts liés à la mobilité travail/domicile. De plus, socialement, ce secteur peut permettre, à des personnes sans qualification ou dans des situations de précarité , de retrouver un accès à un emploi fixe aux nombreux avantages: temps partiel ou temps complet, repos les weekends, horaires « de bureau », postes adaptés pour les travailleurs handicapés…. ».

Il est vrai qu’à écouter ce dirigeant, à un moment de grande inflation, de réflexion RSE, créer une blanchisserie n’offre que des avantages avec, de surcroît, la possibilité d’offrir ses services aux autres acteurs HCR de la zone, rendant le modèle non seulement pertinent économiquement mais très profitable à terme !

Alors, des « dark laundries » ou des blanchisseries opérées par des hôteliers vont-elles apparaître et nucléariser ce marché quasi-monopolistique ? La question se pose. 

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