L’ Ecole est à l’image de celles et de ceux qu’elle forme et a formés: efficace, sérieuse mais terriblement discrète.
Loin des écoles tapageuses qui ont surfé sur les cursus Master 1 et Master 2 économiquement rentables et surtout attractifs, cette institution a perpétué une tradition, celle de la formation par le terrain, de la transmission par des professionnel.les expert.es.
Et pourtant, cette école d’excellence qui a formé des générations de gouvernantes et gouvernants et n’était concurrencée, jusqu’au début des années 2000, que par 2 ou 3 écoles hôtelières européennes dont l’Ecole de la Haye (qui a formé également des générations de gouvernantes flamandes) souffre de sa trop grande modestie et de son ancrage devenu par trop local.
Car, et c’est là le paradoxe, cette institution de grande qualité, n’a pas su surfer sur son réseau d’alumni et user de la communication à l’instar de nombreuses écoles dont les formations sont infiniment moins pertinentes. Pis encore, elle est aujourd’hui concurrencée par des formations courtes dans des bassins d’emploi riches en candidats (on pense à l’Ile de France) !
Comme révélé par le site d’information France Bleu, l’école veut désormais s’appuyer sur l’apprentissage pour se relancer. Certes, cette piste est pertinente mais le vrai problème de ce métier de Gouvernant.e est qu’en dépit de son extrême professionnalisme, les professionnels bénéficient rarement d’une évolution vers des postes de Direction Générale.
Et pourtant, à un moment où la pénurie de personnel pose la question de la formation de nouveaux entrants dans le secteur, où la notion de service revient au « centre du jeu », le Cours Hôtelier forme à un Métier plus que central dans notre secteur : être gouvernant.e c’est savoir « manager » une équipe souvent pluri-culturelle et confrontée à des conditions de travail relativement difficiles, c’est transmettre à des personnes souvent peu qualifiées ou issues de l’immigration, ce fameux sens du détail, de la perfection et du Luxe, c’est également savoir gérer une masse salariale importante, composer des « plannings » tenant compte des attentes individuelles, gérer la logistique quasi-industrielle du linge… Tour à tour, formateur.rice, manager, gestionnaire et souvent ambassadeur face au client « chambre » , le.a gouvernant.e possède tous les codes pour devenir un dirigeant hôtelier !
Véritables métronomes de l’hôtel, les professionnel.les de la « housekeeping » rythment ainsi l’hébergement comme le cuisinier donne le ton de la salle
Etre gouvernant.e devrait permettre, à l’instar d’un Chef de Réception ou d’un Responsable restauration, d’accéder à des postes de Direction Générale. On le sait, l’attractivité d’un Métier dépend aussi de sa capacité à « vendre le futur » car plus que « trouver un emploi », les nouveaux entrants cherchent un sens, de la mobilité, une vision, un avenir.
Ainsi, il devient essentiel, désormais, d’offrir des spécialisations diplômantes avec des titres de Niveau III ou II pour augmenter non seulement la visibilité européenne de ces formations mais surtout, permettre aux futurs diplômés d’évoluer vers des fonctions transverses telles quel les Ressources Humaines, le Commercial, l’Hébergement dans sa globalité !
Le chantier est désormais lancé, le Cours Hôtelier mérite non seulement de réussir sa révolution mais d’être remis sur le devant de la scène car ce Métier de Gouvernant.e est non seulement un métier d’avenir permettant une carrière internationale, une réelle évolution mais également un métier centré sur l’humain et riche de sens !