Selon la presse locale et notamment « Var Matin », les conditions de travail dégradées exacerbent les tensions. Ainsi, samedi 12 août, plusieurs salariés étaient en grève pour manifester leur mécontentement.
Pour le journaliste de « Var Matin », si le premier édile cannois David Lisnard parlait, il y a peu, d’un Carlton véritable « tour Eiffel de Cannes », les salariés préfèrent, quant à eux, évoquer une « tour infernale ».
« Une tour infernale qui a payé pendant 2 ans les collègues à la maison » commente le serveur d’un restaurant indépendant voisin qui met en avant les conditions sociales avantageuses dont bénéficient, selon lui, les salariés du Carlton. Un autre regard.
Il est vrai que le temps de la rénovation, l’hôtel avait fait le choix de conserver ses salariés alors même que nombre d’hôtels, dans le cas de longues rénovations, avaient opté pour des licenciements secs (on pense aux salariés du Marriott Forum Rive Gauche à Paris mais pas que...). Selon nos informations, si la plage du Carlton « fonctionnait » en saison durant les travaux, seule une poignée d’opérationnels volontaires et de cadres étaient restés mobilisés durant cette période.
Aussi importante fut-elle, la rénovation ne semble pas avoir affecté le logiciel social « carltonien » générateur d’une véritable litanie ; à intervalles réguliers, des mouvements plus ou moins sporadiques ponctuent la vie de l’icône cannoise : ainsi, ces mêmes conditions de travail avaient fait l’objet d’un mouvement en mai dernier durant le festival du film, on peut également évoquer la contestation liée à la participation de mai 2018, la crainte quant aux travaux en 2015, l’éventuelle revente du Carlton en 2013…
Ce qui est sûr, c’est que gérer les relations sociales ne doit pas être de tout repos dans l’emblématique établissement cannois.
Une dégradation des conditions de travail consécutive aux travaux évoquée
Selon les grévistes, la rénovation a entraîné une dégradation des conditions de travail en privilégiant exclusivement les surfaces commerciales : tous les locaux du personnel sont désormais placés en sous-sol, les locaux sont plus petits, les services notamment « étages » disposent de très peu d’espaces de stockage, le service est perturbé par des pannes d’ascenseurs et de climatisation récurrentes… !
À la lecture de ces griefs, plusieurs salariés du secteur que nous avons interrogés, ont été surpris voire étonnés !
En effet, ces dysfonctionnements matériels sont souvent observés lors de l’ouverture d’un hôtel et font l’objet de résolutions progressives avec les prestataires extérieurs d’autant plus qu’ils peuvent également impacter l’exploitation et donc le service client.
On s’étonne objectivement d’une telle radicalité alors même qu’un spécialiste des relations sociales aurait été dépêché par le groupe pour renouer le fil du dialogue.
Alors l’absence de dialogue avancée par les salariés grévistes, est-ce une réalité ou a-t-on affaire à une résistance au changement annonciatrice d’un mouvement d’ampleur ?
L’avenir nous le dira.
Source Var Matin