«On vient jouer les trublions sur le marché des titres-restaurants.» C’est ainsi que Benjamin Suchar, PDG et fondateur de Worklife, voit sa nouvelle initiative. Son entreprise vient de lancer une carte «intelligente», qui permet de payer différents services subventionnés par l’employeur (garde d’enfants…). Parmi les avantages les plus couramment offerts on trouve les titres-restaurants.
La particularité de cette offre vient de son modèle économique. Alors que les autres émetteurs se rémunèrent en prélevant des commissions sur les restaurateurs, Worklife fait supporter le coût de ce service aux entreprises. Un forfait d’un à cinq euros par mois et par salarié leur est demandé, en fonction de la prestation choisie. En contrepartie les restaurants, bars… ne paient pas les frais des coupons traditionnels, qui peuvent atteindre 5% du montant de chaque transaction.
Cette commission est justifiée, selon les leaders du marché du titre-restaurant, car ils se considèrent «apporteurs d’affaires». En somme, ils emploient des commerciaux chargés de convaincre les entreprises d’adopter cet avantage pour leurs salariés. Ces derniers deviennent donc des clients potentiels des établissements de restauration, qui sont donc les premiers gagnants.
Une logique contestée par Benjamin Suchar : «les émetteurs n’apportent pas de services qui justifient un taux aussi important de commission». Il estime que les principaux bénéficiaires sont les salariés et les entreprises qui ne paient pas de charges sociales et fiscales dessus. C’est donc à eux d’en supporter le prix.
Soutien des organisations professionnelles
Chez Worklife on se dit convaincu que les entreprises vont adopter ce nouveau système malgré le coût plus élevé : «elles sont sensibles au côté social et solidaire de la démarche, particulièrement dans cette période difficile pour la restauration», explique le fondateur. Il tient à rappeler que les montants sont minimes: «un à cinq euros restent faibles». Le nouvel entrant assure d’ailleurs que le démarrage va «au-delà de nos espérances», sans toutefois donner, pour le moment, de noms d’entreprise partenaires.
Du côté des organisations de restaurateurs ont dit soutenir la démarche : «ce n’est pas les établissements qui doivent payer les avantages sociaux des salariés», appuie Charly Belisson, en charge du dossier titre-restaurant à l’Umih, premier syndicat patronal du secteur. Il espère que cette démarche va entraîner une meilleure répartition des coûts entre les différents acteurs. (…) Lire la suite sur Le Figaro Economie