Alors qu’apparaissent les signes d’une amélioration de l’activité, l’hôtellerie française a d’ores et déjà retrouvé une clientèle traditionnelle : les investisseurs !
Le groupe de conseil en immobilier d’entreprise CBRE indique que le volume de transactions pour le premier semestre 2021 est largement supérieur à celui constaté un an auparavant et dépasse celui constaté pour la même période de 2019… Il avoisine 976 millions d’euros, à comparer à un peu plus de 634 millions un an auparavant, et à 859,3 millions au premier semestre 2019. Ce total, qui a de quoi surprendre, intègre toutefois un « effet rattrapage » du fait de transactions décalées par la pandémie rappelle son directeur des activités hôtelières France, Belgique et Luxembourg, Bruno Juin. Les statistiques de CBRE intègrent les transactions sur les campings, et notamment, s’agissant du premier semestre 2021, la prise de contrôle de Sandaya par InfraVia Capital Partners.
Pas de grande braderie
Pour autant, « la tendance est très positive » pour l’hôtellerie française, confirme Katell Bourgeois, la responsable Hôtellerie France de Cushman & Wakefield. Selon ce spécialiste des services dédiés à l’immobilier d’entreprise, le volume d’affaires pour les seules transactions hôtelières s’est élevé à 600 millions d’euros au premier semestre, à comparer à un peu plus d’un milliard deux ans auparavant. 2019 était une année record avec un volume d’investissements de 4 milliards d’euros, là où la moyenne annuelle est de l’ordre de 2 milliards. La France se situe au troisième rang européen pour le volume de transactions réalisé au cours de la première moitié de l’année, après le Royaume-Uni et l’Espagne.
Au-delà d’un courant d’affaires significatif, les experts soulignent que la baisse des valeurs n’a pas eu lieu , un phénomène déjà constaté à la fin 2020. « Il n’y a pas eu de grande braderie. Les propriétaires ont tenu grâce aux aides de l’Etat », note Bruno Juin, qui s’attend à un second semestre encore porteur. « Le marché bouge car il y a des arbitrages de fonds et des familles propriétaires », constate le responsable du pôle hôtellerie-tourisme-loisirs de KPMG France, Stéphane Botz. Et les investisseurs se poussent d’autant plus du coude que l’hôtellerie, en dépit du choc, apparaît comme une classe d’actifs alternative dans une perspective moyen-long terme, d’autant que l’immobilier de bureaux est empreint d’incertitudes.
Exemple de ce mouvement, le partenariat que vient de nouer le groupe de gestion de patrimoine et d’actifs Primonial, qui veut accélérer sa montée en puissance dans l’hôtellerie avec Hova Hospitality, une structure spécialisée que lance l’ancien directeur général du pôle hôtelier de Covivio, Dominique Ozanne. De même, les candidats se sont bousculés pour reprendre les 9 hôtels du groupe JJW, en particulier ses établissements haut de gamme parisiens, mis en vente par le tribunal de commerce de Paris. (…) Lire la suite Les Echos