Originaire de Paimpol dans les Côtes-d’Armor, Vincent Le Moal, 27 ans, vient d’intégrer l’hôtel-restaurant le plus étoilé du monde, le Burj Al Arab, à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Une tour de 321 mètres de haut (conçue pour faire précisément un mètre de plus que la tour Eiffel). Depuis octobre 2021, il est sous-chef de cuisine au 27e étage, au dernier restaurant de l’hôtel, à 200 mètres de hauteur. Il raconte.
Vincent Le Moal, qu’est-ce qui vous a mené vers la cuisine ?
Mon père tient le Restaurant du Port à Paimpol (Côtes-d’Armor). J’ai ni le brevet ni le bac ni CAP, mais j’ai toujours aimé la cuisine, alors j’ai commencé par un apprentissage dans l’entreprise familiale. Puis je suis parti faire les saisons. À Courchevel, j’ai vu une brigade de 20 personnes en cuisine pour la première fois. Ça m’a changé du restaurant de mon père ! Puis je n’ai fait que des hôtels 5 étoiles : Saint-Barthélemy, la Côte d’Azur, Val d’Isère…
J’ai rencontré le chef Alain Ducasse en travaillant au restaurant Le Byblos à Saint-Tropez, puis, en 2016, j’ai rejoint son équipe à Paris au palace Le Meurice. J’ai aussi passé deux ans au George V à Paris, sous les ordres du chef breton Christian Le Squer. À l’été 2021, j’ai reçu un coup de fil du chef de Dubaï. Le seul 7 étoiles du monde, ça ne se refuse pas !
À quoi ressemble votre vie à Dubaï ?
J’ai commencé en octobre 2021 en tant que sous-chef de cuisine au sein du plus haut des huit bars-restaurants du Burj Al Arab, au 27e étage. Une des plus belles vues de Dubaï, à 200 mètres de haut. Il y a 1 200 employés pour 200 chambres. On est 200 en cuisine ! Un menu c’est 300 € par personne hors boisson. L’alcool est taxé car c’est un pays musulman, donc la note monte vite, à 500 €. (…)
Est-ce qu’on peut parler un peu d’argent, du coût de la vie à Dubaï ?
Oui. Je suis arrivé avec juste une valise et l’entreprise s’est occupée du reste. J’ai eu droit à 100 kg de déménagement pris en charge. Ils ont géré mon visa travail, ma carte bancaire, jusqu’au linge de maison. Je suis logé temporairement et quand j’aurai trouvé un appartement, j’aurai une prime de logement. En comparaison avec Paris c’est beaucoup moins cher, car dans tous les immeubles, il y a une piscine, une salle de sport, des jacuzzis… L’alcool est plus cher, mais la nourriture c’est pareil. Et l’essence, les taxis, les cigarettes ne coûtent rien.
C’est un peu tabou, mais le salaire est en fonction de la nationalité. À Dubaï, il y a beaucoup d’Indiens, ils gagnent l’équivalent d’un Smic français. C’est énorme pour eux. De mon côté je ne paye pas d’impôt en France sur ce que je gagne à Dubaï, mais je ne cotise pas non plus… C’est une affaire de choix.
Tout cela semble vertigineux, on s’adapte facilement ?
J’ai développé un gros réseau au fil des années et j’avais déjà des amis à Dubaï, j’étais même venu en vacances. C’est hyper sympa, il fait toujours beau, tout est facile. On est à 6 heures de paris, à 6 heures de la Thaïlande. (…) Lire la suite sur Ouest France