Ileana Nicolin porte une cravate rose et baroque, une fleur à la boutonnière et un stylo à paillettes dans la poche. Et elle dit, d’emblée : «Mon quotidien est celui d’un soldat.» Ileana Nicolin, 43 ans, est cheffe d’équipe de la sûreté de l’hôtel Hermitage et de l’hôtel de Paris à Monaco. «Chaque jour c’est la même chose. On observe tout ce qui bouge. Les gens qui rentrent, les gens qui sortent, liste-t-elle. Même une fourmi, on la voit. On a une vigilance absolue sur le site.» Un professionnalisme qui se heurte à ses conditions de travail et à son salaire. Comme Ileana Nicolin, une soixantaine d’agents de sûreté des établissements de la Société des bains de mer de Monaco (SBM) ont manifesté ce samedi devant l’hôtel Hermitage. Ils débrayent pendant quarante-huit heures, alors que la principauté connaît son week-end le plus faste de l’année : celui où elle accueille le Grand Prix de Formule 1.
«Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que les salariés ont du mal à finir le mois avec les loyers, la nourriture et l’essence qui augmentent.»
— Olivier Cardot, secrétaire général de l’Union des syndicats de Monaco
«Il y a un malaise dans le monde du travail à Monaco, estime Olivier Cardot, secrétaire général de l’Union des syndicats de Monaco. Quand on voit ces voitures et ces paillettes, on se rend compte que les salariés sont délaissés. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’ils ont du mal à finir le mois avec les loyers, la nourriture et l’essence qui augmentent.» Les syndicats demandent une augmentation nette de 200 euros – les salaires des 150 agents de sûreté tournant autour de 1 800 euros net – et une amélioration des conditions de travail (…) Lire la suite sur Libération (réservé abonnés)…