Comme la Belle au Bois dormant, le château de Mirwart, planté depuis des siècles sur neuf hectares logés au cœur du massif forestier reliant Rochefort à Saint-Hubert, sort enfin d’une léthargie de plusieurs décennies, après avoir risqué à plusieurs reprises de perdre définitivement son âme.
Même si ses murs sont classés monument historique depuis les années ’90, les rénovations partielles à l’encan, rachats, projets avortés divers et pillages successifs ont, depuis 1975, profondément décimé son lustre d’antan.
Et on peut dire que c’est à un travail de titan que s’est attelé voici cinq ans déjà Loïk Eyers, le dernier propriétaire en date, avec l’aide de la paire d‘architectes Étienne Burnon (Marche) et John Eyers (papa de Loïk). Certaines photos prises au moment du rachat témoignent d’ailleurs de l’étendue des ravages du temps et des pilleurs.
Ultimes retouches
Après d’ultimes remises sur le métier avec l’aide des premiers hôtes – notamment au niveau de la restauration, du catering et des nombreux services offerts -, l’ouvrage semble enfin suffisamment maîtrisé pour sortir du bois et de l’ombre les douze suites, sept pavillons-cottages, la tour-résidence, les bars, les salles de réception, la chapelle, les salons ainsi que les piscines intérieures et extérieure.
Sans oublier le restaurant gastronomique où le chef belge d’origine kosovare, Pajtim Bajrami (31), rôde ses fourneaux depuis plusieurs semaines.
Pour l’espace bien-être, qui se doit d’être à la hauteur du reste de l’offre, on lancera les travaux après la saison de chasse, qui bat son plein dans la région pour l’instant. « Nous lançons les adjudications pour les travaux et nous commencerons le chantier l’an prochain pour ouvrir cet espace à l’automne prochain », précise Loïk Eyers.
Rêve un peu fou
Même si le chantier a été soutenu par les pouvoirs publics, trop heureux de voir quelqu’un enfin s’y atteler avec l’expertise voulue et en s’entourant des bonnes personnes, ce rêve un peu – voire carrément – fou a un coût bien réel pour le jeune entrepreneur: on parle de bien plus de 10 millions d’euros.
La vie de château temporaire reste pourtant accessible – pour l’instant du moins – à une large fourchette de clients: en basse saison, le prix de la plus petite des chambres oscille entre 190 et 250 euros par nuitée.
Pour ce montant, ceux-ci pourront profiter d’espaces hors du commun. C’est délibérément que les propriétaires, architectes de métier, ont décidé au final de réduire de 45 à douze le nombre de chambres, dans le souci de ne pas altérer l’esprit du lieu.
Retrouver l’âme malgré les standards actuels
Dans chaque suite, une utilisation sobre et différente de la couleur et du matériau a toutefois été faite pour varier les plaisirs, du marbre de la salle de bain aux couleurs du mobilier. Et si un nouveau parquet à chevrons blanchi a dû être posé, il semble l’avoir été à l’identique, comme la charpente omniprésente dans les cimaises du château.
Autre exemple d’adaptation respectueuse de l’esprit du lieu: les portails en bois présents dans la façade originelle en pierre vieille de trois siècles ont été remplacés par de minces portes en acier entourées de grandes baies vitrées. (…) Lire la suite sur L’Echo Belgique