C’est une page qui se tourne dans l’histoire de Batipart, l’empire immobilier bâti par Charles Ruggieri. Son fondateur passe les rênes du groupe qu’il a créé en 1988 à ses trois enfants. Julien, l’aîné, devient président du conseil d’administration, Claire présidente du conseil de gérance et Nicolas directeur général exécutif.
Une succession préparée de longue date par ce « patriarche », né en Italie et ayant grandi en Lorraine, qui ne laisse rien au hasard. « Mes enfants travaillent avec moi depuis quinze ans, ils ont suivi un parcours initiatique en allant aussi faire un tour à l’extérieur, dans de grands groupes. J’ai estimé qu’ils étaient prêts », indique Charles Ruggieri, aujourd’hui âgé de 73 ans.
8 milliards d’actifs sous gestion
La propriété de l’entreprise – qui fait travailler 200 personnes en direct et 10.000 de façon indirecte – a quant à elle été transférée dès 2018 aux douze petits enfants de la famille. « Je ne me suis jamais senti propriétaire de Batipart, juste dépositaire », expose son fondateur.
En plus de trente ans, il aura pourtant déployé beaucoup d’énergie à bâtir son groupe. Et sera parvenu à faire grandir plusieurs entreprises à succès qu’il a ensuite revendues : Immobilière Batibail (cédé en 1998 à GFC, l’ex-Gecina), Foncière des Régions (l’actuel Covivio, revendu en 2010 à d’autres actionnaires dont Delfin), Eurosic (passé en 2017 dans le giron de Gecina) (…)
Entrée dans le commerce et l’hôtellerie
« Nous avons livré en 2019 le plus grand Center Parcs d’Europe, en Bavière, en Allemagne, réalisé sur une ancienne zone militaire de 350 hectares. En France, nous avons deux Center Parcs, un en Normandie et un en Sologne. Nous avons aussi porté le projet Village Nature, aux côtés d’Euro Disney, en Seine-et-Marne », raconte Nicolas Ruggieri. (…)
Dès 2009, Batipart avait aussi mis le cap sur l’Afrique. Il y a déployé une quarantaine d’hôtels économiques Onomo dans quatorze pays. Il est encore présent dans l’hôtellerie à Luxembourg (deux Sofitel, deux Novotel, un Novotel Suites et le Mama Shelter) et à Montréal – où il a un hôtel dans une tour. L’Amérique du Nord constitue d’ailleurs un axe de développement, grâce au partenariat noué avec un acteur québécois.
Continuer à investir
(…) Le programme de cessions s’est accéléré cette année. Avec l’objectif de vendre pour 800 millions d’euros d’immeubles afin de pouvoir investir. « Nous voulons continuer à nous renforcer dans l’hôtellerie, le loisir et le commerce. Trois secteurs qui souffrent mais auxquels nous croyons toujours. C’est là où il y a sans doute quelques risques à prendre », indique Nicolas Ruggieri. Ce qui ne semble pas le freiner(…) Article complet sur Les Echos