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Italie | « Ici, la mafia a infesté les établissements balnéaires », la difficile fin du monopole sur les concessions de plages privées

Jusqu'à maintenant en Italie, l'attribution des concessions de plages privées aux établissements balnéaires était très opaque. Mais d'ici fin 2023, le gouvernement imposera que ces établissements répondent à un appel d'offre.

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C’est une réforme que l’Europe demande à l’Italie depuis plus de quinze ans : mettre en concurrence ses établissements balnéaires. Personne ne s’y était attaqué jusqu’à maintenant pour ne pas mettre en péril le tourisme et les plus de 8 000 kilomètres de côtes italiennes. Sans oublier que cette chasse gardée n’était pas vraiment gérée dans la transparence. Mais d’ici fin 2023, pour obtenir en concession sur une plage, il faudra obligatoirement passer par un appel d’offre. C’est une vraie révolution en Italie.

Sur la plage de Rome à Ostie, une tractopelle creuse dans le sable et tente de le repousser pour agrandir la plage, au grand dam d’Agostino Biondo qui milite dans l’association Mare Libero (« mer libre »). Selon lui, les gestionnaires d’établissements balnéaires font absolument ce qu’ils veulent : « Cet établissement a une concession de 4 000 mètres carrés mais pendant la saison, il occupe environ 12 000 mètres carrés de plage… avec du sable payé par l’argent public pour lutter contre l’érosion !, dénonce-t-il. Et bien sûr, il ne paye pas un loyer pour 12 000 mètres carré alors qu’il les occupe sous les yeux de tous et sans que personne ne dise rien. Le pire, c’est qu’à cet endroit, en plein centre, on pourrait avoir une grande plage libre pour tout le monde ! » Des pratiques adoptées au détriment de plages libres qui se comptent sur les doigts de la main. Et en plein centre à Ostie, il y a près de 4 km de mur où se succèdent les établissements balnéaires sans possibilité d’accéder librement à la plage.

Les établissements balnéaires s’inquiètent des règles de l’appel d’offre

Dans la cuisine du Belsito, le chef prépare des lasagnes. Ici, il y a un restaurant intérieur et extérieur, des centaines de transats à louer. Tout est payant mais le gérant de l’établissement, Edoardo Moscara, estime que le loyer qu’il paie à l’État est bien suffisant comparé à d’autres. « Ceux qui paient moins de 5 000 euros par an n’ont pas de structure en dur, explique-t-il. Sur 30 000 établissements en Italie, c’est vrai que beaucoup ne payent que cela. Mais moi je peux vous prouver que je paye 45 000 euros de loyer, plus les impôts ça fait 18 000 et les déchets ça fait 34 000. »

Edoardo nous montre ses cabines de plages. Il en a 200 et les loue 2 800 euros par an, soit plus de 500 000 euros. Ce qui le préoccupe, c’est de ne pas savoir comment le gouvernement réglementera les appels d’offre désormais obligatoires. « Nous sommes deux associés, mon ami et moi, avec chacun deux enfants et ma femme. Mes deux fils n’ont jamais pris de vacances l’été. Quand ils ont eu leur bac, ils n’ont pas continué les études car ils voulaient travailler ici. C’est un investissement pour ma famille et le gouvernement veut me le retirer et lancer un appel d’offre. Mais ce que l’on a fait jusqu’à maintenant a de la valeur. Cela va-t-il être reconnu ? Il semble que non. C’est de la folie ! » (…) Lire la suite sur France Info

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