Des Alpes à Monaco

Avant les Alpes (2 % des nuitées globales l’hiver en Savoie et Haute-Savoie) et Paris (destination-phare de l’élite, notamment pour ses musées, son hôtellerie de prestige et Disneyland), c’est la Côte d’Azur qui devrait le plus souffrir. La part des touristes russes et des anciennes républiques soviétiques représentait, en 2019, 6 % des nuitées touristiques de la région, avec une forte prédilection pour l’été et la côte entre Cannes et Monaco.

« C’est de la clientèle à haute contribution, souligne Christine Welter, présidente du Syndicat des hôteliers de Cannes. Elle apporte également aux commerçants, restaurants, établissements de nuit, chauffeurs de limousine… C’est une clientèle attachante, avec laquelle on travaille depuis vingt ans et pour laquelle nous sommes inquiets, des deux côtés. »

Nice, où se trouve la plus grande église orthodoxe hors de Russie, accueille la classe moyenne et supérieure. Dix vols desservent la baie des Anges chaque jour en provenance de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

« On se prépare à une saison sans Russes ni Asiatiques, dit sans ambages Rudy Salles, président délégué de l’office de tourisme Nice-Côte d’Azur, dont la promotion était déjà réorientée vers les Européens et les Anglo-Saxons. Nous avons déjà vécu des chutes du rouble à plusieurs reprises, et il y a toujours un trou d’air. Ne viennent plus que ceux pour qui la dévaluation n’est pas un problème. » Il peut s’agir des oligarques, qui affectionnent le cap Ferrat, Antibes et Monaco, ou des propriétaires de double passeport, dont la fortune est en euros ou en dollars et qui disposent de vaccins valides en Europe. Malgré le Covid-19, ils ont continué à fréquenter la Côte d’Azur durant la crise. (…) Lire la suite sur Le Monde – Réservé abonnés