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Un jeu de riche ? Dans les rues de Paris, Bernard Arnault semble se livrer à une partie de Monopoly grandeur nature. L’entrepreneur et président de LVMH investit en effet dans (presque) tous les arrondissements parisiens. Et il commence par la plus célèbre artère : les Champs-Elysées. Un constat s’impose, «la plus belle avenue du monde» ne l’est plus… Les enseignes cheap de fast-food et de fast fashion occupent depuis trop longtemps le trottoir de droite (côté soleil) des «Champs». Les cinémas Gaumont et les grandes marques automobiles (Peugeot, Citroën ou Mercedes) ont toutes abandonné ce côté-là.

Historiquement présent avec des marques d’accessoires et de parfum (Tiffany & Co., Sephora, Guerlain et Tag Heuer), le groupe LVMH voit désormais plus grand pour la prestigieuse voie. Son arme secrète ? Les excellentes relations que le numéro 1 mondial du luxe entretient avec la mairie de Paris, grâce à son secrétaire général depuis vingt ans, Marc-Antoine Jamet. Egalement directeur immobilier du groupe de Bernard Arnault depuis bientôt dix ans, cet énarque normand d’adoption est, sur son temps libre, conseiller départemental de l’Eure et maire de Val-de-Reuil, sous l’étiquette PS. Occupant actuellement la fonction honorifique de président du Comité des Champs-Elysées, il bénéficie donc d’une oreille attentive d’Anne Hidalgo, l’édile parisienne. C’est ainsi qu’il a pu convaincre la municipalité en place du bien-fondé du projet de Bernard Arnault.

Dans la continuité de l’emblématique flagship Louis Vuitton, qui occupe tout un immeuble à l’angle de l’avenue George-V, l’homme d’affaires va ouvrir une immense boutique Christian Dior au 103, avenue des Champs-Elysées. «Elle a été un peu retardée pour cause de Covid-19 et de volonté de perfection. Mais elle devrait ouvrir ce mois de février. En cours de rénovation, la boutique historique de l’avenue Montaigne suivra plus tard dans l’année», commente-t-on du côté de LVMH. Pour Bernard Arnault, ces boutiques sont un défi : rendre à Paris son lustre et en particulier sur la portion haute de l’avenue. En face de Louis Vuitton et de la future vitrine de Dior, le groupe a déjà installé à la place de l’ancienne concession Peugeot une succursale de son joaillier Bulgari. Objectif avoué : que les Champs-Elysées soient à la hauteur de leur prestige pour les JO de 2024.

Non loin des Champs, il y a le bois de Boulogne. Au cœur du très chic XVIe arrondissement, Bernard Arnault ne s’est pas limité à la Fondation Louis Vuitton. Le grand public l’ignore, mais en contrepartie d’avoir pu faire construire son bâtiment par Frank Gehry (pour un coût total qui avoisinerait les 760 millions d’euros), le groupe LVMH a entièrement rénové le Jardin d’acclimatation. Géré avec la Compagnie des Alpes (filiale de la Caisse des dépôts qui gère aussi le Parc Astérix et le Futuroscope), le parc de loisir parisien a bénéficié de 60 millions d’euros d’investissement avant sa réouverture au printemps 2018. Il a aussi dû conserver des tarifs populaires : à partir de 3,2 euros l’entrée et 3,5 euros l’attraction à l’unité… On est loin des prix pratiqués à Disneyland Paris.

Dans le prolongement de ces deux bâtiments où la rentabilité n’est pas la priorité, l’année 2022 devrait voir l’ouverture de la Maison LVMH – Arts-Talents-Patrimoine. Situé dans l’ancien bâtiment du musée des Arts et Traditions populaires, cet établissement rendra hommage à tous les savoir-faire artisanaux et à tous les métiers d’art préservés par le groupe. Coût de l’édifice : environ 150 millions d’euros. (…) Lire la suite sur Capital

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