L’industrie hôtelière n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe le Québec. Certains hôtels de la région ont été contraints d’appuyer sur les freins en pleine relance du tourisme, faute de personnel, et ils ont dû modifier leur façon de faire pour combler les nombreux postes vacants.
Propriétaire de l’Hôtel Chicoutimi et de l’Auberge des îles, à Saint-Gédéon, Éric Larouche n’est pas tombé en bas de sa chaise quand il a constaté qu’il lui serait impossible de ramener tous les employés mis à pied temporairement au début de la pandémie, maintenant que les mesures sanitaires ont été allégées.
Son hôtel situé sur la rue Racine, au centre-ville de Chicoutimi, fonctionne à pleine capacité depuis seulement deux semaines. Encore récemment, il n’y avait que 40 des 90 chambres qui étaient à la disposition des clients. Éric Larouche estime avoir perdu 80 % de son personnel avec la pandémie.
Il faut comprendre pourquoi tout ça nous arrive : on a fermé quand la pandémie est arrivée et la richesse humaine, c’est très humain, ils (les employés) ont cherché pour se trouver du travail. Ce n’est pas tout le monde qui a été sur la PCU , il y en a qui ont changé de métier, d’autres qui sont allés dans le domaine médical
, mentionne Éric Larouche.
Une nouvelle réalité
L’arrivée de nouveaux employés a aussi ralenti la réouverture de la totalité des chambres puisque ceux-ci doivent apprendre les rudiments de leurs nouvelles tâches. Ça prenait un peu de temps aussi. Ce n’est pas juste des gens qu’on rappelle. À ce moment, on forme du nouveau personnel
, explique M. Larouche.
Et pour trouver du personnel, l’employeur est plus conciliant qu’il ne l’était par le passé. Il n’a eu d’autre choix que de s’adapter à cette nouvelle réalité.
Avant, on était, les entreprises, dans une notion statique. Ça nous a forcé d’avoir une approche qui est plus dynamique […] Avant, les morceaux du casse-tête étaient tous de la même dimension, maintenant, c’est un vrai casse-tête et on prend toutes les pièces et on essaie de les mettre à la bonne place
, image Éric Larouche.
La situation est similaire à la pourvoirie et auberge du Cap au Leste, à Saint-Rose-du-Nord.
La main d’œuvre est effectivement un vrai problème. On avait une trentaine de personnes en 2019 et là, cette année, on doit être une douzaine pour démarrer l’année. On a toujours du mal à recruter. On encourage tous les gens qui veulent avoir l’expérience grande nature d’envoyer leur CV mais c’est vrai que c’est un facteur limitant de remise en route
, a reconnu le copropriétaire Henri-Jean Vittecoq.
À long terme
Selon la directrice générale de Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean, Julie Dubord, le manque de main d’oeuvre ne sera pas réglé du jour au lendemain advenant la fin de la pandémie. Et avec la réouverture prochaine des frontières pour les voyageurs doublement vaccinés, ce problème pourrait empirer.
Ce serait se mettre la tête dans le sable de penser que ça va disparaître avec la période de la pandémie
, affirme-t-elle. Elle signale que ce ne sont pas tous les hôtels qui ont été obligés de fermer des chambres en raison d’un manque de personnel. (…) Lire la suite sur Ici Radio Canada