Social | « Revoir les conditions de travail ? Tant que ça passe…. », Maxime, Directeur de Restaurant
Certes, la phrase prononcée par le Directeur de restaurant qu'est Maxime peut sembler provocatrice mais il faut bien l'avouer, le "tant que ça passe" semble être le concept social qui prévaut dans notre secteur quant il s'agit d'évoquer les conditions de travail.
Certes, la phrase prononcée par le Directeur de restaurant qu’est Maxime peut sembler provocatrice mais il faut bien l’avouer, le « tant que ça passe » semble être le concept social qui prévaut dans notre secteur quant il s’agit d’évoquer les conditions de travail. Alors le concept de marque employeur, l’arbre qui cache la forêt ?
Édito par Maxime, Directeur Salarié
« Le changement c’est maintenant ? Après 25 années passées à diriger des restaurants, je constate chaque jour le manque de professionnels. Mais pire encore, même les étudiants à la recherche d’extras ou de temps partiel le weekend et jours fériés choisissent d’autres secteurs
Ainsi, en questionnant dernièrement sur les raisons de son départ, une super étudiante réalisant depuis près d’un an des extras en qualité d’hôtesse et appréciée des clients comme de ses collègues, elle m’apporta une réponse entre regret et triste réalité, à ses yeux : » Je suis triste de quitter les collègues et une super ambiance. Dès samedi prochain, je vais travailler comme vendeuse dans un magasin de La Défense qui paye double le dimanche, avec des horaires de jour qui m’éviteront le Uber coûteux du dimanche soir pour rentrer chez moi. En plus, comme hôtesse, je n’avais pas droit aux pourboires ! ».
Dans cette réponse, tout est dit :
1 – Rémunération majorée (100%) des dimanches comme dans le retail, la grande distribution : 0
2 – Majoration des heures de nuit avec l’instauration d’une véritable prime de nuit entre 22 heures et 7 heures du matin : 0 (le repos compensateur de 2 jours proposé par la CNN n’est jamais évoqué comme un avantage social par les employés qui, pour la plupart, n’en connaissent même pas l’existence et encore moins ses conditions d’octroi !)
3 – Prise en compte des frais de transport pour les salariés habitant en banlieue (si absence de transports collectifs) : 0
4 – Répartition des pourboires : les pourboires défiscalisés n’étant pas centralisés par l’employeur, il est de la responsabilité des managers d’intégrer les hôtesses ou cuisiniers. Est-il normal d’encaisser, comme dans certains établissements à la très ‘select’ clientèle, 5 à 8 000 euros par mois pour les Serveurs/Chefs de rang et ne pas reverser une partie aux cuisiniers et hôtesses ? Cette défiscalisation devrait s’accompagner de la nécessaire refonte du texte encadrant la rémunération au pourboire et de permettre à l’employeur, à son représentant que je suis par exemple, d’imposer des règles de répartition. Aujourd’hui, nous en sommes bien loin.
Alors, plutôt que de parler de régularisation pour des métiers en tension avec le secret espoir, pour certains, de maintenir ces conditions de travail dans une logique du moins disant », évoquons plutôt un métier en souffrance, en manque d’imagination (il est temps de repenser cette notion de centralisation des pourboires et de donner à l’employeur, le droit d’intervenir en imposant des règles de répartition). » Max. Directeur salarié