Le deuxième confinement est un nouveau coup de massue pour l’hôtellerie française. Si les hôtels peuvent rester ouverts pendant le reconfinement, ces derniers se trouvent désertés faute de touristes. Alors que des directeurs d’établissements décident de fermer leurs portes, d’autres ont décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur, en proposant des chambres aux plus démunis.C’est le cas de l’Hôtel Avenir Montmartre situé boulevard de Rochechouart, à Paris. En effet depuis le 6 novembre l’établissement a été mis à la disposition de l’association Emmaüs Solidarité qui vient en aides aux sans-abri. «L’hôtelier connaissait bien notre association», explique Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs Solidarité, «il nous a donc contactés pour nous proposer de mettre à disposition son établissement pour une durée d’un an», se réjouit-il.
Rapidement, l’établissement est transformé en centre d’hébergement d’urgence par les équipes de l’association et une équipe de dix personnes est mise en place pour prendre soin 24 heures sur 24 des 85 nouveaux pensionnaires répartis dans l’une des 42 chambres de l’hôtel. Les responsables de l’association ne pouvaient pas rêver mieux pour mener à bien leur mission. «Un hôtel est la solution idéale pour nous», explique Bruno Morel, «les chambres sont équipées et les cuisines nous permettent de servir des repas sur place», explique-t-il.
Cette proposition de la direction de l’Hôtel Avenir Montmartre était d’autant plus bienvenue que l’association s’apprêtait à fermer un autre centre hébergé en raison de travaux. «Les autorités avaient mis à notre disposition des bâtiments avant d’y faire des travaux de rénovation dans le but d’être transformé en logements sociaux», explique au Figaro le directeur général d’Emmaüs Solidarité.
Actuellement, l’association dispose d’une quarantaine de centres principalement situés en Île-de-France avec pour une capacité totale de 4000 places d’hébergement. Associés aux maraudes ces derniers permettent aux 800 salariés et aux 600 bénévoles d’Emmaüs solidarités d’aider 5000 personnes en difficulté chaque jour. Ce dispositif n’est pas suffisant, «à l’heure actuelle nous avons repéré 500 personnes sans solutions à Paris», déplore Bruno Morel.