Le quartier de la Défense, dans les Hauts-de-Seine, n’a pas peur des contrastes : le candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) s’affiche au pied des tours du CAC 40, et l’hôtel venu insuffler la vie au quartier s’est installé à côté du groupe Orpea. Au-delà du voisinage, l’image et la trajectoire de Mama Shelter diffèrent sensiblement de celles du gestionnaire de maisons de retraite. Le 3 mars, la marque a ouvert, à Puteaux (Hauts-de-Seine), son seizième établissement, avec l’ambition de répliquer dans le quartier d’affaires le succès de ses enseignes de centre-ville.
Le pari s’inscrit dans la redéfinition de l’image du quartier, qui doit aller de pair avec son hôtellerie : aux chambres impersonnelles, d’où l’on regarde la dalle se vider de ses costumes-cravates, doivent succéder des établissements vivant jusque tard le soir. L’offre de restauration, clé de voûte de ces hôtels, doit faire converger employés de la Défense, visiteurs d’affaires et résidents de cet énorme bassin de population aux revenus élevés.
Tout distingue le Mama Shelter des autres établissements du quartier, et cela est voulu : la taille intermédiaire – 211 chambres –, sa localisation, à l’écart des tours en contrebas de la Défense, la débauche de couleurs et son restaurant ouvert sur la rue – l’entrée de l’hôtel, elle, est presque invisible. Les Ibis, Novotel, Pullman ou même le récent Melia – 364 chambres luxueuses dans une tour de verre – se confondent davantage avec les sièges d’entreprise.
« On aime apporter de la vie là où c’est morne et triste »
« On aime apporter de la vie là où c’est morne et triste, fait observer le directeur général de Mama Shelter, Cédric Gobilliard, dont les autres hôtels parisiens sont situés porte de Montreuil et porte de Versailles. La Défense est bourrée de béton, très “corporate”, très attendue : on apporte des couleurs. Et, en étant sur un quai de Seine et non sur une aire de bureaux, on est à la Défense sans y être. »
En 2017, CitizenM avait été la première à tenter ici le pari d’une hôtellerie « lifestyle »
A l’exact opposé du quartier, autour de Paris La Défense Arena, sur la commune de Nanterre, un jardinier fignole le parterre fleuri du futur hôtel Okko, dont le rez-de-chaussée est encore une plaque de béton. La jeune marque française doit inaugurer, au mois de juin, son quatrième établissement parisien, à proximité immédiate de la salle de spectacle, de la future gare du RER E et de l’immense nouveau siège de Vinci. Okko se distingue également par sa taille humaine – 184 chambres –, son design contemporain et son restaurant indépendant, ouvert sur la ville. (…) Lire la suite sur Le Monde (réservé abonnés)