Le porte-avions Foch va-t-il finir vraiment découpé dans le port d’Izmir? Bloqué pour le moment au Brésil, ce navire de guerre de 265 mètres de long devrait être remorqué en fin d’année vers la Turquie pour être livré au chantier naval Sök Denizcilik qui doit le démanteler afin de pouvoir revendre ses 24.000 tonnes d’acier. Le ferrailleur s’est offert pour 1,6 million de dollars lors d’une vente aux enchères cet ancien fleuron de la marine nationale cédé en 2000 au Brésil. Une bouchée de pain.
Au grand dam d’anciens membres de son équipage qui ont tenté, en vain, depuis des années de le sauver pour en faire un musée. Désormais, c’est un homme d’affaires allemand qui rêve de lui donner une nouvelle vie. Le projet d’Udo Stern, ex-membre du directoire de Lufthansa? Transformer ce navire de guerre à la retraite en un luxueux complexe hôtelier off shore. Udo Stern, qui cherche à réunir des investisseurs pour financer son projet, prévoit d’amarrer son palace flottant au large, dans les eaux relativement calmes de la mer Noire.
Les dimensions exceptionnelles du vénérable porte-avion confère à son projet un caractère totalement inédit. Sous le poste d’équipage, dans le hangar de 13.800 mètres carrés, Udi Stern compte installer une salle de concert, un casino, des cinémas, des bars et des restaurants. Les 55 cabines d’officiers seront transformées en chambre.
Mais le clou du projet se situe sur le pont: un golf de neuf trous transformable en piste de ski recouverte de neige artificielle pour s’adonner aux sports d’hiver durant les mois les plus froids de l’année. Hélicoptères et taxis volants pourront par ailleurs profiter d’une des plate-formes d’appontage pour déposer les clients. Comme le disent les agents immobiliers, il faut se projeter, mais le potentiel est là.
Reste à financer ce projet pharaonique. Udo Stern ne donne pas de détails sur le coût estimé de ce chantier, mais il se compte en centaines de millions d’euros. Il faudra remorquer le bâtiment et le désamianter avant sa métamorphose complète.
L’homme d’affaires allemand a dirigé Blue Wings, une compagnie aérienne mise en liquidation il y a une dizaine d’années. Il est aujourd’hui à la tête de Blue Star Cargo, une entreprise de fret maritime basée à Düsseldorf.
Pour trouver des fonds, il compte sur l’appui de Düsseldorfer Initiative, un club d’entrepreneurs allemands dont il est porte-parole. Nous avons tenté de le contacter sur ce projet, sans succès. Mais si on en croit ses propos repris par la presse allemande, il semble ne pas douter de la faisabilité de son projet.
« Ce n’est pas une question d’argent pour nous », assurait-il voici quelques jours au quotidien populaire Bild tout en précisant que son but était de créer un espace culturel européen en transformant « un objet militaire en un objet civil ».