L’ancien hôtel de police, rue de la Nuée-Bleue, n’a plus de cachots. Ou alors le nouvel exploitant du lieu, Sogehô, n’a pas tout révélé.
116 chambres, un restaurant-bar, une terrasse de 500 m2, le Léonor se veut être un mix entre histoire et modernité.
Ça vous fait une belle jambe hein de lire ça ?
Désolé, nous n’avons pas le talent de Elle Décoration et franchement, c’est complexe à décrire…
La bâtisse est ancienne (oh oui, au moins…). Il y a un esprit indus avec du béton, du noir, des gaines techniques apparentes dans le lobby.
Puis un côté classe, moderne, sur les murs surtout, très stylisés et contrastés.
Nous avons adoré la cave, qui sera demain une salle de fitness et une bagagerie.
Des pierres apparentes, des voûtes, non les flics ne menaient pas les interrogatoires ici à coups de bottins téléphoniques. L’endroit abritait les citernes à fioul.
Du luxe, mais pas trop
4 étoiles. Plus… à peu près. C’est comme ça que l’exploitant présente ce nouvel hôtel.
Et pourquoi pas 5 ? Parce qu’il y a pas la maille coco !
Que c’est peut-être aussi un peu la crise… Le Léonor a perdu une étoile par rapport aux annonces de départ. Avec les obligations coûteuses qui vont avec.
De plus, il y a déjà des 5 étoiles à Strasbourg, dont un appartenant au groupe qui gère le Léonor.
Le Russe blindé qui se pavane en Hummer (comme à Helsinki) ou le nouveau riche parisien arrivé en vélo électrique, ne se trouvent pas facilement à la terrasse d’une winstub.
Alors on vise le touriste (un poil huppé quand même) ou la boîte qui veut se payer un séminaire pas loin de la cathédrale.
Ce sera luxueux, mais sans le chichi, sans le voiturier par exemple, tout en gardant de beaux matériaux.
Le lieu sera aussi aux Strasbourgeois, qui pourront venir manger ici toute la journée. Il y aura des animations, une vraie ambiance. Nous avons imaginé un lieu ouvert sur la ville, sans l’ostentatoire
explique Jean-Pascal Scharf, le boss.
Vidéo dans notre player, avec en avant-première, les images du Léonor.
Gastronomique… Non, bistronomique.
Un nouveau restaurant il y aura, qui donnera sur une cour intérieure. Jolie elle est.
Au menu ? À déterminer, mais ce sera “vachement cool, bien travaillé, pas gastronomique, mais pas loin, plutôt bistronomique mais un peu plus quand même”.
Ça se cherche encore du côté des cuisines, mais c’est normal à quelques mois de l’ouverture, en pleine crise sanitaire post/pré Covid 4ème vague, 5ème vague, fin du monde ou pas trop.
La direction reconnait que le projet a été adapté après un an et demi de coup de tabac dans l’hôtellerie et dans le tourisme en général.
D’ailleurs, personne ne sait aujourd’hui dans quelles conditions se fera l’inauguration en novembre.
Alors choisir s’il faut du Pata Negra dans le club sandwich ou du Serrano…
Vaille que vaille, les gérants espèrent une belle reprise de l’activité hôtelière en 2022.
Chantier
Depuis 2018, l’ancien hôtel de police est en travaux. Initialement, l’ouverture était annoncée en 2020.
Mais il y a eu les travaux, la covid, et encore les travaux, et encore la covid.
“Compliqués, très compliqués”… le cadre de Vinci (groupe qui a acheté la bâtisse pour 4 millions d’euros), présent ce jeudi matin à la visite de presse, n’a pas donné de nouvelles de son comptable.
Tout juste pouvait-on deviner à ses silences que ce dernier devait avoir de belles sueurs froides à la lecture des devis.
Rien que pour les travaux, 25 millions d’euros ont été injectés dans les murs et les façades classées (18 ème siècle).
Ce fameux comptable n’a pas dû partir en vacances avec l’architecte des Bâtiments de France. Qui a eu, citation, “un regard très aiguisé sur la marche des travaux”.
Dialogue imaginaire : “Non, j’avais dit 23° l’angle de la poutre, pas 25. Vous recommencez ! Quoi ? Trois mois de plus ? 200 000 de plus ? Rien à foutre, c’est l’Histoire de France monsieur !”.
Voilà, voilà… (…) Lire la suite sur Tchapp