« Conserver le parcellaire qui a fabriqué cet îlot pour en perpétuer l’histoire. C’est tout l’enjeu de ce programme et c’est d’ailleurs ce qui nous plaît dans les projets que nous réalisons », explique Clément Vergely, l’architecte lyonnais, qui a remporté le concours lancé par le promoteur Blot. « Par exemple, nous avons gardé les pignons en brique et les hautes cheminées. Nous avons travaillé les nouvelles façades par rapport à l’existant, en intégrant des matériaux comme le granite et le calcaire. »
Il ajoute : « Les bâtiments modernes, en orange et clignotant de partout, ce n’est pas vraiment ce que l’on aime faire. »
Terrasse aérienne, piscine en sous-sol
Les nouveaux bâtiments, qui composent cet ensemble hôtelier, s’élèveront sur cinq étages, plus une grande terrasse, avec vue imprenable sur la ville, et quatre niveaux de sous-sol sont prévus pour aménager une piscine, les équipements techniques et 29 places de stationnement.
Avec l’hôtel Saint-Antoine, c’est le second projet hôtelier implanté dans ce quartier par le groupe Blot. « Parmi les différents projets déposés à la suite du concours d’architectes, nous avons retenu celui qui s’intégrait le mieux dans son environnement et le plus valorisant par ses formes », fait valoir le dirigeant du groupe immobilier, David Blot.
Un bâtiment « élégant » à la place de « l’îlot moche »
Ce dernier a conscience des inquiétudes que suscite son projet chez les riverains. « Ce sont des situations courantes, lorsque nous sommes confrontés comme ici à des mitoyennetés, personne n’aime le changement dans son environnement proche. »
Il entend rassurer les riverains, rappelant au passage « les rencontres individuelles et collectives » réalisées avec eux. « L’îlot central, situé à l’arrière des immeubles, moche et pas franchement accueillant, va être remplacé par un bâtiment moderne et élégant avec, en son centre, un patio et un espace végétalisé. Je suis certain que chacun y trouvera son compte. »
L’architecte : « toutes les précautions sont prises »
Le promoteur s’engage « à limiter au maximum les nuisances, par exemple, sur le respect des horaires des travaux, et à associer les riverains aux réunions de chantier ».
Ce nouvel hôtel de luxe, en plein centre-ville, devrait s’accompagner de 25 à 30 créations d’emploi.
L’architecte tient, lui aussi, à rassurer. « Qu’il y ait des craintes, c’est normal, mais nous avons l’habitude de ces projets, pour lesquels toutes les précautions sont prises. » Clément Vergely cite un projet réalisé dans le centre ancien d’Orléans, avec des maisons moyenâgeuses à pans de bois. « Là aussi, les riverains s’interrogeaient et franchement, ça s’est bien passé. »