En attendant la réouverture du bar de la rue Frochot le 8 juin ou pour profiter d’une expérience cocktails à l’opposé du 9ème arrondissement de Paris, l’équipe du Lulu White, emmenée par Ben Cooper (chef barman) et Mike Jordhoy (manager) assure le consulting et une partie des shifts au bar de Monsieur Cadet. Dans le giron du groupe HN6, cet hôtel a le plus taux d’occupation de l’enseigne (six établissements) mais souhaitait dynamiser sa terrasse, au long de la très commerçante rue Cadet. Un espace extérieur que ne possède pas le Lulu White, un élégant bar à cocktails niché dans le quartier de Pigalle, riche de l’expertise du Little Red Door.
Du 19 mai à la fin de l’été, en fonction de la fréquentation obtenue en août, les barmans du Lulu White font donc office de consultants à travers une offre dédiée, Monsieur Cadet x Madame Lulu, qui surprend immédiatement par sa gamme tarifaire : les cocktails s’échelonnent de 5 à 11 euros, loin des standards des hôtels parisiens. Le café, le champagne et les vins restent proposés aux prix classiques de l’hôtel. “Nous souhaitons exposer la façon de travailler du Lulu White, inspirée des saveurs de la Nouvelle-Orléans. Les long drinks sont adaptés pour une consommation en terrasse”, indique Ben Cooper. En salle, le comptoir du bar est disposé à proximité du lobby.
Pour faciliter la collaboration entre ces stars du shaker et les équipes de l’hôtel, tous les cocktails sont prébatchés : “tous les cocktails ont la même composition, et les clients peuvent être servis même sans barman”. Même si les produits pourraient être conservés plusieurs jours, les recettes sont retravaillées tous les jours, les agrumes se prêtant peu à une longue conservation. Ben Cooper compare volontiers son travail à celui d’un boulanger-pâtissier, qui prépare l’ensemble de ses pains et de ses gâteaux en amont de leur vente. Interrogé sur l’aspect visuel moins évident que dans un fonctionnement classique, où le barman réalise chaque cocktail à la vue des clients, il souligne que les habitudes des clients, notamment en terrasse, sont ici différentes.
Les martinis à l’honneur
La lecture de la carte est facilitée par son classement par catégories et formats : martinis, long drinks et slushies. Trois martinis sont proposés, dont un Absinthe Martini. “J’adore l’absinthe. Avant d’arriver à Paris il y a quatre ans, j’étais bartender à New York où je me concentrais sur les trois alcools français les plus répandus aux Etats-Unis : calvados, cognac, armagnac”, poursuit Ben Cooper. Le Red Pepper Martini (vodka, poivron rouge macéré durant vingt-quatre heures dans de la vodka, xeres fino) donne l’incroyable impression de croquer dans le légume. De très légères notes épicées sont décelables en fin de bouche. Un Tropical Martini (gin, vermouth à la pêche) est aussi disponible. Les trois recettes sont pétillantes, grâce à la carbonatation.
Long drinks décalés et slushies rafraîchissants
Au rayon des long drinks, le F*ck the moresque (la faute d’orthographe étant volontaire) constitue le cocktail le plus accessible de la carte (5 euros). Au vu de l’offre peu créative et bien plus chère en bières et cocktails dans le quartier, on aurait tort de s’en priver. Le dernier-né de Ricard, Plantes fraîches, discrètement lancé en 2018, est utilisé. “Lorsque l’absinthe était interdite, le pastis en était le premier substitut”, rappelle le chef barman. Un sirop d’orgeat est réalisé pour confectionner le cocktail, allongé à l’eau gazeuse – le pétillant est résolument déroutant dans cette recette au goût de pastis très prononcé. L’ajout de basilic contribue également à revisiter la mauresque, un cocktail que l’on a récemment retrouvé chez Bisou (3ème arrondissement) et au CopperBay (10ème arrondissement) dans des versions sans alcool très réussies. (…) Lire la suite sur Business & Marchés